Aéroport Avignon Provence
Créé en 1937, l’aérodrome de Châteaublanc est devenu, au fil des années et des allongements successifs de sa piste, l'aéroport d'Avignon Provence. Il fait partie notamment des 30 aéroports français lourdement déficitaires. Dans son rapport de 2008, la Cour des Comptes estimait déjà qu'en dessous de 200 000 de passagers par an (selon le rapport du Conseil Supérieur de l'Aviation Civile), aucun aéroport n'est rentable.
Il a connu son apogée en terme de transport de voyageurs dans les années 90.
L'arrivée du TGV en 2001 et la proximité des grands aéroports régionaux vont le transformer en base arrière des aéroports de Nice, Marseille Provence et Montpellier pour y déverser les pollutions et les nuisances que ceux ci ne veulent plus :
Vols d'essais d'Eurocopter, entrainement des Canadairs, école de pilotage, voltige, aviation d'affaire, vols circulaires, toutes activités qui génèrent tout de même 55 000 mouvements par année pour 0.3 passager transporté par mouvement!
Ces activités bruyantes et polluantes s'effectuent avec des règles et des lois désuètes, pas toujours respectées et jamais réactualisées au rythme des aménagements du territoire.
Base Airtelis
Notre requête auprès du Tribunal administratif de Nîmes du 29/04/2019 demandant l’annulation du permis de construire (délivré le 27/01/2016 par la commune d’Avignon à la société RTE) se base, en résumé, sur les manquements importants suivants :
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L’analyse des différentes étapes du dossier d’implantation de RTE révèle une volonté d’occulter les véritables activités de cette société.
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L’étude d’impact remise par RTE pour son permis de construire est celle relative au permis d’aménager du pôle Pégase datant de 2012 ! Or cette étude d’impact n’évoque nullement la présence et la maintenance d’hélicoptères. De plus, elle ne mentionne pas la présence d’un grand nombre d’habitations proches.
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L’enquête publique datant de 2014 concerne également le pôle Pégase et ne parle pas de RTE et de ses activités spécifiques !
Comment tolérer qu'une base de maintenance héliportée soit implantée au cœur des zones résidentielles au mépris des lois environnementales (voir décret N° 2010-1226 du 20 octobre 2010), sans respect de la population et avec une autorisation obtenue sur des bases frauduleuses ?
Développement de l'Aviation d'affaire
Depuis 2009, la région a confié la délégation de service public de l'Aéroport d'Avignon à la CCI de Vaucluse. 12 millions d'euros d'argent public y ont été engloutis pour développer l'attractivité de l'aéroport avec notamment le développement de l'aviation d'affaire, hautement polluante et très peu génératrice d'emplois et de retombées financières pour la région.
Il y a même un projet de construction d'une nouvelle aérogare pour un budget de 7 millions d'euros !
Comment imaginer que plusieurs dizaines de milliers de personnes puissent subir des nuisances sonores et des risques d’accidents, pour satisfaire le seul plaisir de quelques dizaines de pilotes et les fantasmes de certains responsables politiques ?
Zone à forte densité de population
Avignon et les communes environnantes font partie des régions les plus denses de France.
Pourtant les cartes aéronautiques ne mentionnent pas ce secteur comme une "zone à forte densité de population (ZFDP)" car celle-ci n'a pas été revue depuis 1972 !!!
L'article L571-7 du code de l'environnement pose le principe de la limitation des nuisances liées au trafic d'hélicoptères et d'aéronefs dans les zones à forte densité de population.
En substance, dans de telles zones, il est interdit d'effectuer des vols d'entraînement et des vols touristiques circulaires sans escale ou avec escale de moins d'une heure. Pourtant sur l'aéroport d'Avignon, l'école de pilotage pratique des vols circulaires, stop and go, sans respecter les trajectoires évitant le survol à basse altitude des zones pavillonnaires !
Nous attendons la prochaine commission de la DGAC pour statuer sur la mise en place de cette zone à forte densité de population sur le quartier de Montfavet, et les communes de Morières les Avignon, Châteauneuf de Gadagne.
Comment accepter que l'on autorise au milieu des zones urbaines, le développement des activités aériennes, affaires, loisirs au détriment du climat, de la santé et de la qualité de vie des habitants ?